Il pousse plus de choses dans un jardin que n’en sème le jardinier…

Des arbres fruitiers, en pot… en ville !
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Des arbres fruitiers, en pot… en ville !

Des arbres fruitiers, en pot… en ville !

Vous avez le bonheur d’avoir une terrasse, un balcon, un patio voire carrément un jardinounet et vous en avez ras le bol de vous satisfaire de fraises, de groseilles, de framboises et autres cassis. Pourquoi ne tenteriez-vous pas d’installer un arbre fruitier digne de ce nom ? Pourquoi n’auriez-vous pas vous aussi la joie de cueillir vos propres fruits ? Pourquoi n’épateriez-vous pas vos voisins et amis en leur disant, fier·e·s et heureux·se·s « Je vous ai préparé cette petite crème glacée avec MES abricots et MA lavande » ! Ça y est, vous vous y voyez ?

 

Pas tout à fait ? Bon, on en remet une couche : « Qui reprend de MES pêches pochées dans un sirop fait avec MA verveine citronnelle ? » Et encore une, si besoin : « Oups, j’ai oublié de vous dire que le crumble que vous mangez a été fait avec LES poires et LES figues de MON balcon ! » C’est bon là ? Vous commencez à avoir l’eau à la bouche ;o)

Alors croyez-nous : il est tout à fait possible d’avoir des fruitiers en pot ! Par contre, nous sommes là pour vous donner quelques conseils éclairés – voire suspendus – pour faire le meilleur choix et ne pas simplement succomber aux sujets végétaux et leurs étiquettes qui vous font de l’oeil dans votre jardinerie ! Nous vous donnerons le nom de variétés, les secrets pour une plantation réussie mais aussi les éléments indispensables à prendre en compte sur une terrasse. Une chose est sure : cet article est fait pour vous ! 

 

Et n’hésitez pas à aller à la rencontre des producteurs, pépiniéristes, horticulteurs, etc. et expliquez leur le contexte dans lequel vous voulez intégrer un ou plusieurs nouveaux végétaux… ils seront ravis de vous accompagner et de vous fournir les plantes qui vous conviennent ! Il est important que chacun trouve du sens à ce qu’il fait tout autant que dans la façon dont il le fait !!!

Cerisiers en recherche de jardin. Novembre 2020_Région lyonnaise.

A la Sainte Catherine, tout bois (meurt ou) prend racine…

 

Il faut donc être plus que précis et avoir bêche, fumier, compost & Co sous la main le 25 novembre pour ne pas passer à côté ! Et si ce n’était qu’une question de rime, le 26 novembre, jour de la Sainte Delphine, cela fonctionnerait très bien aussi, non ? Ou alors pourquoi pas « à la Saint Albert (le 15 novembre), tout bois doit être mis en terre » ?

Mais alors, quelle est l’origine de ce dicton ? En réalité, il ne concernait pas directement la plantation mais plus exactement le « bouturage de bois sec » ou « bouturage de bois dormant » ! Ce mode de bouturage ancestral se pratique de la mi-novembre à la fin du mois de février, pendant que la végétation est au repos et que les arbres et arbustes à feuillage caduc – alors sans feuilles – semblent « secs » . Le taux de réussite est plutôt élevé et, pour ceux qui s’en souviennent, nos grands-parents n’hésitaient pas à partager leur production à quiconque leur demandait.

 

Mais alors pourquoi est-il important de planter ses arbres et arbustes à cette période ?

Les raisons sont en fait multiples, mais ça vous vous en doutiez. Tout d’abord, à l’automne la terre est encore chaude sans l’être trop ni pas assez. Elle est aussi humide pour favoriser l’installation tout autant que le développement des racines. Car, même si elles n’en n’ont pas l’air, ces espèces à feuillage caduc maintiennent – bien que ralentis faute d’ensoleillement et de températures suffisamment élevées -,l’ensemble des mécanismes biologiques indispensables à leur survie : qu’il s’agisse de la respiration cellulaire, du développement racinaire et même, chez celles qui ont la chance de conserver leurs feuilles (conifères, chênes verts et autres), la photosynthèse et la transpiration.

En fait, le plus important c’est de planter arbres et arbustes tant que qu’il ne gèle pas, ni pendant ni les jours qui suivent la plantation… ce qui fait que la Sainte Catherine peut s’étendre en gros du mois de novembre aux mois de janvier, février voir même mars, parfois ! Quelle chance elles ont ces Catherine !!!

"À la Saint Nino (15 décembre), choisi ton arbre en pot" !

Existe-t-il des variétés de fruitiers spécifiquement adaptées aux terrasses & balcons ?

 

Sans détour : OUI ! Certaines variétés fruitières ont été adaptées à la culture en pot. Et attention, il ne s’agit pas de bonsaïs : ce qui veut dire que ces fruitiers ne demandent pas de connaître sur les bouts des doigts cet art de le la taille extrêmement précis permettant de le façonner et de le contraindre à un faible développement ! L’important est de sélectionner des variétés peu vigoureuses…

 

Choisissez une variété naine sur porte-greffe nanifiant 

Ces fruitiers sont greffés sur des porte-greffes nanifiants ce qui permet de les conserver en pot une bonne vingtaine d’année. Selon les espèces, ils peuvent atteindre 1 à 1,50 m de hauteur et autant d’envergure. Choisissez de jolis sujets avec un tronc bien formé surmonté par 4 ou 5 branches charpentières. Mais qui dit « arbre de petite taille » ne dit en aucun cas « fruits de petite taille » ! Les fruits – tout comme les fleurs – sont de taille classique et présentent les mêmes qualités tant gustatives que nutritionnelles. La vraie différence avec les arbres de vergers est leur production : comptez sur une récolte allant de 2 à 5 kg de fruits.

 

Et comme (parfois) la main de l’homme doit remplacer la nature, la majorité de ces arbres sont autofertiles (ils se fécondent par leurs propres fleurs) ! En effet, dans la vraie vie du jardin et du verger, tous les arbres fruitiers ne le sont pas… et on en est même très loin car seuls les abricotiers et quelques pêchers proposent cet avantage. Parfois, la maturité des organes reproducteurs mâles (pollen) et femelle (ovule) est décalée. C’est ce qui est observé chez les pommiers, les poiriers, certains cerisiers et pruniers pour lesquels il est plus sage de planter au moins un autre arbre de la même espèce. En ville, vous pourrez également compter sur les arbres de vos voisins et les nombreux pollinisateurs !

Plusieurs variétés d’abricotiers, de cerisiers, de pêchers, de pommiers ou encore de poiriers se trouvent assez facilement sous cette forme.

Abricotiers

 

Pour que votre arbre conserve de petites proportions, il devra être greffé sur le prunier hybride TORINEL®Avifel (sélectionné conjointement par INRAE et le CTIFL) ou sur ‘Saint-Julien’. La variété ‘Garden Aprigold’ est bien adaptée pour la culture en pot.

Cerisiers

 

Ils peuvent désormais être cultivés en pot après avoir été greffés sur le porte-greffe TABEL®Edabriz obtenu à partir d’une sélection clônale de Prunus Cerasus d’origine iranienne (sélection conjointe INRAE et CTIFL).

Les cerisiers ‘Garden Bing’ et ‘Compact Stella’ sont adaptés à la culture en pot.

Pêchers

 

En pot, les pêchers greffés sur des portes-greffes de pruniers hybrides JASPI® Fereley (assure un bon ancrage, ne drageonne pas et présente une bonne résistance à l’asphyxie radiculaire) ou ISHTARA® Ferciana (sélectionné par INRAE).

La variété ‘Bonanza’ produit des fruits veloutés à chair jaune.

Pour les nectariniers, la variété ‘Nectarella’ donne des fruits juteux au mois d’août.

Poiriers

 

La greffe sur un cognassier de Provence permet d’avoir des arbres de petite taille, comme on les aime ! Parmi les cultivars à petit développement et fort potentiel gustatif, on trouve le ‘Beurré d’Anjou’, le ‘Doyenné de Juillet’, le ‘Bonne d’Egée’ ou encore ‘l’Épine du Mas’.

La variété ‘Garden Gem’ donnera de jolis fruits à la mi-octobre pour un arbre d’environ 1/1,2 m de haut alors que la variété ‘Williams’ sera un peu plus précoce avec une hauteur d’environ 2 m.

 » Lire un livre sous un arbre en double le plaisir.

On ne sait plus si on tourne les pages ou si on feuillette l’arbre. « 

Jean Chalon

Pommiers

 

Le porte-greffe DALIVAL M27 permet d’obtenir de petits sujets. Toutefois son ancrage dans le sol n’est pas très bon et méritera un tuteurage des arbres.

La variété ‘Red Spur Delicious’ donnera de joli fruit et un arbre d’environ 2 m de hauteur.

Pruniers

 

Tout comme le pêcher, le prunier – très rustique – s’adaptera à vos balcons et terrasses s’il est greffé sur les portes-greffes de pruniers hybrides JASPI® Fereley ou ISHTARA® Ferciana.

De l’importance du porte-greffe

 

Il n’est pas si simple de planter pépins et noyaux de fruitiers (façon franche) puisqu’il est pratiquement impossible d’avoir un arbre identique à celui dont sont issues les semences… et tout particulièrement pour les fruits à pépins souvent issus de pollinisation croisée.

Sans compter sur le fait que la première récolte sera très longue à venir.

Il est donc, sinon important, essentiel de « passer » par un porte-greffe.

Il existe différents types de porte-greffes :

à croissance nanifiante (pour des arbres en pot),

à faible croissance (arbres « basse tige »)

et à forte croissance (arbres « haute tige »).

Le porte-greffe a pour principale mission d’adapter une même variété de fruits à des sols différents (argileux, calcaire, etc.) de mieux répartir

la sève dans la partie greffée et de conférer certaines qualités telles une bonne résistance au gel ainsi qu’aux parasites et aux maladies.

Et que penser des fruitiers en espalier ?

 

Un arbre palissé en U simple (tronc divisé en 2 à environ 30 cm du sol) ou double (tronc divisé en 2 puis encore en 2) – associant une bonne productivité à une jolie silhouette – est tout a fait adapté à la culture en pot sur terrasses et balcons. Le terme de « palmette » est aussi rencontré pour définir ces arbres. Cette symétrie recherchée n’a pas été choisie par hasard : elle permet en effet à la sève d’irriguer de façon équitable les branches principales et tout en garantissant une mise à fruit équilibrée.

 

Le coût de tels arbres est cependant (bien) plus élevé qu’un arbre « classique ». Pour les passionnés, vous avez la possibilité de former vous-mêmes vos arbres en espalier… en prenant le temps qu’il faut ! Les pommiers, les poiriers, mais aussi les figuiers conviennent parfaitement à ce type de formes.

Ou des fruitiers en forme de colonne ?

 

Ces fruitiers sont élevés pour occuper une faible surface au sol. Comptez 1m² pour un fruitier de taille adulte. Leur particularité est de présenter un tronc court se prolongeant par une branche verticale unique. De tels arbres peuvent atteindre jusqu’à 4 mètres de haut et conviennent parfaitement aux pommiers ainsi qu’aux poiriers.

Et nous n’allons pas revenir sur le figuier (Ficus carica) ! Allez, comme dirait Herbert « Hummm, pour le plaisir » ;o) Certaines variétés de figuiers sont parfaitement adaptées à la culture en pot. Pour en savoir (encore) plus :  » figuier sur son balcon, bonheur en toute saison ! « 

Pensez aux agrumes…

 

Et oui, les oranges et autres citrons ne sont pas uniquement réservés ni à la pleine terre et ni aux régions du sud. Car, contrairement aux idées reçues les agrumes ne sont pas des plantes méditerranéennes ! Leur origine asiatique pour la grande majorité fait que certains de leurs représentants n’ont pas besoin d’être rentrés l’hiver quand il fait trop froid. Les variétés japonaises de citrons Yuzu et de clémentines Satsuma résistent très bien à des température allant jusqu’à -12°C et en plus ces agrumes sont relativement précoces et vous pourrez les récolter dès l’automne. Alors pourquoi ne pas essayer le kumquat (originaire d’Australie, lui) ? Il est aussi très rustique et un petit arbre de 50 cm vous donnera quantité de fruits !

… aux arbousiers…

 

L’arbousier, ou arbre aux fraises, est un petit arbre méditerranéen à croissance lente. Son feuillage persistant d’un beau vert luisant, sa rusticité (-16°C) et son port élégant en font un de nos sujets favoris à installer en pot, tailler en arbre, sur une terrasse. Son écorce de couleur rouge-brun se détache en minces écailles et n’a d’égal que ses fruits – les arbouses – dont la peau de couleur rouge présente une chaire d’un joli jaune éclatant à maturité. Et justement, ses fruits murissent d’octobre à décembre, concomitamment avec une nouvelle production de petites fleurs blanches sous forme de petites grappes de grappes (panicules).

Arbouses (Arbutus undo). Novembre 2020. Lyon.

Lors d’une de nos visite au Jardin des Méditerranées, au Rayol (Var), nous sommes tombés amoureux de la variété A. andrachne… Comment vous parler de cet arbre autrement qu’avec émotion ? Commençons par son tronc : son écorce se desquame afin de laisser apparaitre une peau de couleur vert pistache qui, avec le temps, devient brun orangé. Son feuillage, lui aussi persistant est fait de feuilles, longues et plutôt larges, d’un magnifique vert franc. Fermez les yeux et imaginez… sinon, regardez les photos ci-dessous !

 

Cette variété est toutefois assez compliquée à trouver… alors si vous avez la chance d’en trouver un représentant : SAUTEZ DESSUS !

Arbousier de Chypre (Arbutus andrachne). Mars 2020. Le Jardin des Méditerranées, Var.
Tronc de l'arbousier de Chypre (Arbutus andrachne). Mars 2020. Le Jardin des Méditerranées, Var.

… mais aussi aux sujets de collection !

 

Eh oui, le fait d’avoir des arbres en pot vous permet d’aller un peu plus loin que le « simple » jardinier ! Si vous aimez les plantes et avez l’âme d’un collectionneur, – et que vous avez une serre ou autre espace de ce genre avec de la lumière – allez chercher des variétés qui ne passeraient pas l’hiver dans notre belle région lyonnaise ! L’exemple de figuier Ficus fayoumi présenté ci-dessous est donc bien choisi car il ne supporte pas le froid… mais quel feuillage !!!

Variété de figuier de collection : Ficus fayoumi. Juin 2020. Var.

Les secrets pour avoir de beaux fruitiers en pot

 

  1. Un volume de pot adapté. Comptez au minimum 80 à 100 litres pour un développement racinaire optimal. Si les contenant en terre sont à préférer (ils laissent respirer la terre), ils peuvent toutefois être trop lourds pour un balcon ou une terrasse.
  2. Un bon drainage. Prévoyez une couche de 5 cm de billes d’argile au fond du pot.
  3. Un substrat de qualité. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, un terreau n’est pas équivalent à un autre terreau ! Choisissez un terreau pas trop (1/3) fin à mélanger avec de la terre riche (2/3).
  4. Un arrosage optimisé et régulier. Les arbres – et les plantes en général – en pot sont soumis à une évapotranspiration plus importante que les sujets en pleine terre. Il faudra adapter l’arrosage à la saison : en été, plusieurs arrosages dans la journée, le matin et le soir. Et soyez vigilant à arroser en hiver, plus rarement certes, mais tout de même.
  5. Un paillage topissime. Pour ne pas acidifier le sol ni intégrer des tanins, utilisez des plaquettes de feuillus plutôt que des écorces de pin. L’objectif du paillage est de restreindre l’évapotranspiration.
  6. Un amendement régulier. En effet, dans un conteneur la quantité de nourriture disponible est limité. Il faut par conséquent apporter des éléments nutritifs au moins une fois par mois du tout début du printemps à la chute totale des feuilles avec un engrais riche en potasse.

 

 

 

 

À vous de réaliser vos mises en scène gourmande !!!

Plaisir(s), Sécurité & Règles de copropriété ?

 

C’est une question hyper méga top importante ! Si vous vivez avec des voisins au-dessus, au-dessous, sur les côtés et même si vous êtes en rez-de-jardin, vous avez la liberté de faire ce qu’il vous plaît… dans certaines limites. Vous pouvez vous renseigner auprès du syndic qui gère votre copropriété et/ou vous procurez le règlement qui définie les règles d’usage. Dans le cas où aucun document n’est disponible – dans le cas d’une construction trop ancienne, par exemple – faites appel à un cabinet d’architecte qui réalisera une étude précise notamment quant au poids supporté par votre balcon, terrasse, toit-terrasse, etc.

 

 

En effet, lorsque l’on veut installer des pots, bacs ou même tables de culture il est de votre devoir de respecter des règles de sécurité concernant le poids maximum supporté par votre balcon, terrasse, toit-terrasse, etc. En moyenne, il faut savoir que les balcons sont sensés pouvoir supporter un poids maximal de 350 kg par m². Mais là encore, on ne peut pas généraliser : un balcon peu être suspendu ou non, la terrasse sur pilotis ou non, etc. et la donne peut changer !

Il est donc essentiel de calculer le poids total de l’ensemble des conteneurs, substrat compris, et de prévoir une marge pour comprendre également votre propre poids ainsi que celui de votre famille lorsque vous profiterez de votre jardin suspendu ! Afin de vous aider à réduire le poids, on peut vous conseiller de :

  • Limiter le recours aux pots en terre – souvent très lourds – et de privilégier les pots en matière plastique ou en fibres de verre (résistants au gel et aux rayons UV), et pourquoi pas des sacs de culture – perméables à l’eau et à l’air – mis à la mode par certains designers. Evitez les contenants en métal, type zinc, s’il doivent être en plein soleil : ils bruleraient les racines de vos pensionnaires.
  • Réduire l’utilisation de la terre de jardin – elle aussi trop lourde – et de préférer un terreau de qualité (léger, pas trop fin pour favoriser l’aération et riche). Pour réduire davantage le poids, vous pouvez également ajouter de la perlite ou de la vermiculite. Proscrivez le polystyrène qui deviendra un déchet non recyclable/recyclé lorsque vous changerez votre substrat.
  • Positionner les bacs & Co les plus lourds le longs des murs porteurs.

 

 

Vous devrez être vigilent·e·s à ce que vos pots et arbres soient suffisamment stables en cas de vent, violent ou non… car on n’y pense jamais assez, mais en altitude, le vent est quasiment toujours présent. Chose que l’on rencontre beaucoup mois en maison puisque les autres maisons à peu prés au même niveau forment une barrière contre cet élément. Attacher ou fixer vos pots pour ne pas avoir de mauvaises surprises !

 

 

L’arrosage, ou plus exactement ses conséquences, doivent également étudiés au début de votre projet pour ne pas devenir un sujet de litige. Vérifiez bien que :

  • Le revêtement de votre balcon, terrasse, etc. soit en bon état pour ne pas générer d’infiltration susceptible de fragiliser le bâti.
  • Votre balcon, terrasse, etc. permette une bonne évacuation de l’eau. L’utilisation de soucoupe peut être une solution, mais gare aux moustiques en période estivale. Une alternative de choix peut-également passer par l’intégration de poteries – ou oyas – dans votre substrat. Ces derniers permettent un arrosage de qualité sans générer d’excès d’eau à l’origine de ruissellement.

 

 

Les terrasses sur pilotis permettent de ne pas utiliser de soucoupe, le surplus d’eau étant éliminé par les voies d’évacuation des eaux de pluie pensées par les architectes. Toutefois, nous ne vous cachons pas qu’un arrosage automatique reste indispensable pour un arrosage de qualité : associé également un des oyas, il permet d’optimiser les apports d’eau, de réduire la consommation et d’adapter l’arrosage à la saison.

 

Et pour terminer, faites très très attention à ce que votre arbre et son pot ne puissent être utilisés par de jeunes enfants comme une marche susceptible de leur permettre de passer par dessus la rambarde de votre balcon ou terrasse. Comme pour toute question, il y a des solution pour qu’elle devienne pas un problème !

Vous avez besoin de conseils ? Faites appels à des spécialistes ;o)

Des arbres avec un drôle de nom… petit quiz

 

Connaissez-vous le nom de l’arbre qui porte les kakis ?

Vous savez, ces fruits d’une belle couleur orange qui se mangent pratiquement blets ! Allez, on vous laisse quelques instant pour nous donner votre réponse… Vous avez trouvé ? Et bien c’est le plaqueminier (Diospyros kaki) ! Cet arbre originaire de l’est de la Chine et on le trouve aujourd’hui un peu partout dans le monde. Il en existe plus de 2 800 variétés.

 

Bon, passons à un autre arbre…

… celui qui produit le kiwi. Savez-vous quel est son p’tit nom ?

Le « kiwitier » ? Bien essayé, mais non !

L’arbre à kiwi ? Ok, on comprend mais vous ne prenez pas trop de risque !

C’est l’actinidier (Actinidia chinensis)… ça ne s’invente pas non plus ! En fait, il s’agit davantage d’une liane que d’un arbre qui est capable d’atteindre une dizaine de mètres de long. Cette plante rustique (-12°C) et particulièrement vigoureuse présente de jolies feuilles d’un vert vif, recouvertes d’un léger duvet, arrondie et mesurant entre 10 et 20 vingtaine de centimètres en font – pour nous – une plante idéale pour recouvrir les pergolas. L’avantage est qu’elle vous protège de la chaleur en période estivale et qu’elle perd ses feuille à l’automne : du coup, vous pouvez l’avoir en conteneur sur votre terrasse ou balcon sans qu’elle ne perturbe la luminosité de votre intérieur en période hivernale !

Pied de kiwi (Actinidia chinensis) autofertile en pot... qui a dit que la production était quasi-nulle dans ces conditions ??? Avril 2020_Lyon.
Fleurs de kiwi (Actinidia chinensis). Avril 2019_Lyon.

Certains vous dirons que le kiwi ne produit pas de fruit en pot… que nenni ! Vous n’avez qu’à regarder le nombre de boutons floraux. Après, on ne vous dit pas non plus que vous aurez 50 kg de kiwis ni que leur taille sera comparable à celle des fruits issus de plants cultivés en pleine terre. Mais à partir d’un pied unique d’une variété autofertile (l’actinidier étant à l’origine une plante dioïque, c’est à dire qu’un plant mâle doit être associé à au moins un plant femelle pour pouvoir produire des fruits) – et en fonction du conteneur utilisé – la trentaine de kiwis obtenue chaque année vous ravira à coup sûr !

 

Une alternative intéressante est le kiwaï (Actinidia arguta). Son feuillage lui aussi caduc mais néanmoins vigoureux nous permet de l’utiliser notamment pour définir des brise-vues. La variété autofertile Actinidia arguta ‘Issai’ est idéale pour cet usage. Le kiwaï se comporte très bien en pot et en conteneur et reste TRÈS facile à cultiver. Aucun agresseur ou parasite ne lui est connu. Sa rusticité dépasse celle de son cousin kiwi pour résister à ses températures voisines de -25°C. Ses fruits sont aussi plus petits – compter 2 à 2,5 cm de long – et totalement dépourvu de poils. Cette dernière particularité est parfaite pour les gourmands car les fruits peuvent être consommés directement sans couteau, petite cuillère et autre accessoire pouvant impacter l’instantanéité du plaisir !

 

Pour le kiwi comme pour le kiwaï, la mise à fruit débute généralement 3 ans après la plantation.

Kiwai (Actinidia arguta) en brise-vue au 5ème étage. Septembre 2020_Lyon.

Et, pour terminer :

Comment appelle-t-on l’arbre qui produit le litchi ?

Tic-Tac, Tic-Tac, Tic-Tac…

Là, c’était un piège. Cet arbre est un litchier (Litchi chinensis) ! Comme l’actinidier et la plaqueminier, il est originaire de Chine. La première mention historique de la culture du litchi date de 111 avant JC. Il a été introduit à La Réunion en 1764 par Pierre Poivre et Joseph-François Charpentier de Cossigny de Palma où il est désormais appelé « Letchi ».

Terrasse paysagères par nos soins sur les toits de Lyon. Juillet 2017.
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